Journal de voyage en Italie de sept jeunes français
D’avril à juin 2021, malgré le covid, ils ont traversé 7 pays de l’UE, organisant ateliers participatifs et rencontres avec des associations locales pour offrir à la fois des connaissances et des espaces de réflexions et donner envie de créer des synergies entre les différents réseaux et mouvements existants. Mais aussi pour rendre visibles les craintes, les espoirs et les envies des jeunes européens en racontant leur voyage à l’aide de lettres de communications sur les réseaux sociaux et d’une web-série documentaire. En train et en auto-stop, leur voyage plein d’aléas, les a emmenés en Espagne et en Slovénie. Puis ce fut l’Italie. Ensuite, via la Pologne, l’Allemagne et enfin Bruxelles, pour rencontrer et agir avec les acteurs et actrices qui défendent une Europe écologique.
Leurs valeurs tiennent en trois phrases :
• rencontrer les jeunes de tous horizons pour imaginer ensemble l’Europe de demain
• transmettre une énergie positive et des outils qui donnent à chacun de pouvoir agir et changer les choses.
• passer de la réflexion à l’action par l’intelligence collective. Non partisane mais pas apolitique, leur action est liée à l’association Together for Earth : une fédération de mouvements de jeunes pour l’écologie en France.
Nous publions ci-dessous quelques extraits de leur journal de voyage en Italie.
” Partis de la Slovénie pour l’Italie, il nous a fallu prendre le train du côté Italien. Ainsi, pour la première fois du voyage nous avons traversé une frontière à pied pour arriver dans la ville italienne de Gorizia. Puis ce fut Milan. Contrairement à la Slovénie, Milan ne semble pas du tout accueillante pour Up for Europe, la plupart d’entre nous ne s’y sentent pas bien, Tout nous paraît laborieux et nos contacts rencontrent peu d’échos. Toutefois nous ne perdons ni espoir ni vigueur. Nous parvenons à organiser des rencontres et des ateliers.
Dès le lendemain de notre arrivée, nous nous rendons à une assemblée générale organisée par la plupart des associations activistes écologiques de Milan et de toute l’Italie du nord. Nous y retrouvons Ecologia Politica, Greenpeace, Extinction Rebellion, Fridays for Future et tant d’autres. Cette réunion a pour but de préparer un Climate Camp à Milan lors de la préCOP 26 qui se déroulera sur place. Pour nous, c’est l’occasion de comprendre le fonctionnement et les objectifs de ces associations, de savoir comment et pourquoi ces dernières vont travailler ensemble mais aussi, bien entendu, pour prendre des contacts.
Le lendemain, nous organisons notre premier atelier en Italie, un atelier de rue – les Porteurs de Paroles –(1) afin de récolter les projets des Milanais.e.s. Mais n’ayant pas réussi à trouver de traducteur l’atelier est laborieux ; difficile de discuter en anglais avec les personnes rencontrées, ce sont donc surtout les non-italiens dont nous avons recueilli les paroles !
Lors de ce séjour à Milan, nous souhaitons aussi rencontrer des initiatives locales à partir des noms et des contacts que nous avions dans quelques fermes participatives et jardins collectifs de la ville. C’est ainsi que nous visitons des coins de verdure cultivés au cœur de la ville de Milan, des rencontres riches qui nous expliquent le fonctionnement de ces lieux et leurs manières de voir l’agriculture urbaine, l’agriculture syntropique et la permaculture.
Nous prenons aussi l’initiative d’organiser un moment de rencontre dans un parc en y invitant les étudiant.e.s Erasmus présent. e.s sur Milan et en transmettant l’information à nos différents contacts. Notre objectif est de s’installer dans une zone calme et agréable de la ville et de faire des ateliers simples à mettre en place comme une version simplifiée de la Fresque du climat (2). Nous arrivons à avoir un petit public d’une dizaine de personnes entre les étudiant.e.s Erasmus qui nous rejoignent et les passant.e.s que nous réussissons à intéresser.
Le lendemain de cet atelier improvisé nous choisissons de faire un aller-retour d’une journée à Florence où nous avons des contacts. Sur place, l’après-midi nous organisons à nouveau un porteur de paroles, mais cette fois, nous avons un traducteur et l’atelier semble plus concluant. La belle ville de Florence permet aussi de nous changer les idées.
Nous préparant à quitter l’Italie, nous avons un dernier rendez-vous avec le lycée français de Milan pour un atelier de 25 élèves. Mais à cause du Covid, ils ne veulent accueillir que l’un d’entre nous. Ce fut Robin. Il animera la Fresque du climat avec une première classe au complet puis une seconde. Nous le retrouvons fatigué mais heureux en fin d’après-midi, pile à temps pour partir … pour la Pologne. “
Source : Newsletter Up for Europe n°5 et Tom Gagneux
(1) Comme l’explique Jérôme Guillet, créateur de l’animation, « Les Porteurs de paroles est […] une exposition de propos rapportés : nous affichons une question dans la rue, discutons avec celles et ceux qui souhaitent y répondre puis gardons de ces échanges une ou plusieurs phrases que nous écrivons sur des panneaux que nous affichons à leur tour, dans un processus cumulatif. »
(2) L’association de la Fresque du Climat indique : « Sous forme d’un jeu de cartes participatif et collaboratif les joueurs tentent de créer une fresque murale représentant la cause et les conséquences du changement climatique. Chaque carte représente un thème différent, ces thèmes doivent être liés entre eux pour créer la fresque. Le jeu de cartes est suivi d’une discussion sur ce qui a été appris et ce qui pourrait être fait sur le changement climatique. »