La sainte couronne de Hongrie
Certains l’appellent « l’Arche d’alliance » des Magyars. Après avoir été volée à maintes reprises, transportée aux Etats-Unis et en Russie, elle est exposée sous la grande coupole du parlement hongrois de style byzantin et néo-gothique, gardée par des militaires, magnifiée, vénérée, quoiqu’en république, témoin de six siècles de pouvoir royal. Aucun chef d’Etat reçu à Budapest ne manque d’aller la saluer, rendant ainsi hommage à toute une nation.
Datant du haut Moyen âge, son origine est incertaine : fut-elle donnée par le pape à Etienne ? Probablement non. Elle rassemble deux couronnes superposées, une couronne latine surmontée d’une autre de facture byzantine, le tout dominé par une croix penchée suite à un choc malencontreux. Ses émaux byzantins et latins montrent le Christ pantocrator, l’empereur Constantin, un roi de Hongrie qui a vécu plusieurs années après Etienne, les apôtres, des anges. Bref, la « sainte » couronne porte bien son nom. Elle symbolise l’union du pouvoir temporel et spirituel et la relation entre Rome et Byzance. Les rois de Hongrie recevaient d’elle leur légitimité, non de leur naissance.
Elle « incarne » la liberté et la souveraineté du peuple hongrois et pourrait-on dire après déjà plus de mille ans d’existence, la résilience de la Hongrie plus ancien Etat de l’Union européenne avec le Portugal.
RDB
Source : le blog de Patrick Germain