1945 – 1950 – 2025 – 2105, hier, aujourd’hui, demain, ensemble pour construire la paix

Le 8 mai 1945 marque la fin de la Seconde Guerre mondiale et le
début d’une ère de paix durable en Europe. Cette paix s’est construite
grâce à un acte courageux : la déclaration du 9 mai 1950 de Robert
Schuman, soutenu par Jean Monnet en France, mais aussi par Alcide
De Gasperi en Italie, Paul-Henri Spaak en Belgique, Johan Willem
Beyen aux Pays-Bas et Konrad Adenauer en Allemagne. Ces « Pères
Fondateurs », rejoints par d’autres figures clés, ont posé les bases de
ce qui deviendra l’Union européenne.
« Messieurs, il ne s’agit pas de vaines paroles, mais d’un acte audacieux, d’un
acte constructif. La France a agi, et les conséquences de cette action peuvent être
immenses. » Cette phrase, prononcée à l’époque, résonne encore au-
jourd’hui.
Dans un monde devenu incertain, voire chaotique, il est essentiel de
nous interroger collectivement sur ce que nous avons à défendre et à
quoi il nous faut résister. Si nous croyons vraiment en la paix – non
pas simplement comme absence de guerre, mais comme un véritable
mode de vie fondé sur la recherche de la vérité, de la beauté et de la
justice pour tous – alors les conflits armés apparaissent pour ce qu’ils
sont : destructeurs, coûteux, et inefficaces, comme l’ont prouvé plus
de 400 guerres depuis 1945, sans victoire véritable.
Investir dans la paix, c’est choisir de mettre notre énergie au service
de l’éducation, de la culture, de l’engagement dans le vivre-ensemble
et cela commence à l’échelle locale. C’est apprendre à être « unis dans
la diversité », à travers nos différences, nos désaccords, mais aussi à
travers l’écoute, le respect et l’attention portée à chaque être humain
et à son environnement.
Dans ce numéro, nous avons voulu donner la parole à des citoyennes
et citoyens européens, qui ont partagé spontanément leur vision per-
sonnelle de ce que signifie « résister » aujourd’hui.
Des étudiants de l’École Nationale Supérieure des Arts et Métiers
(ENSAM) de Cluny se sont exprimés sur le sujet avec force et éloquen-
ce le 25 mars dernier. À travers les témoignages de Chiara de Bologne,
Frédérique de Cluny, Gérard de Bruxelles, Jean-Marc de Mâcon et
Ulli de Cologne, une même volonté transparaît : défendre les valeurs
humaines qui fondent notre Europe.
Entre le 7 et le 11 mai, nous dessinerons de nos mains, sur des dé-
roulés de peupliers offerts par l’Ensam, une fresque, tel « un chemin
de mains pour demain ».
Bonne lecture en espérant vous rencontrer lors des manifestations
autour des 8 et 9 mai.
Michel Léopardo et Philippe Mayaud (M2E)