Lu pour vous

Législatives : l’élection française alarme l’Europe, qui redoute une issue « destructrice » pour le monde

Dessin de Vincent l’Epée paru dans Arcinfo, Suisse.

Tel est le constat auquel a abouti le Courrier International le 30 juin à la suite des très nombreuses réactions venues de la presse internationale au sujet des élections législatives françaises et de poursuivre :

« L’inquiétude était déjà forte à l’étranger avant le premier tour des élections législatives 2024 en France. Elle risque de s’accentuer encore alors que le Rassemblement national “n’a jamais été si proche du pouvoir”, écrit la presse internationale. »

source : https://www.courrierinternational.com/

Lu pour vous

Les institutions européennes, un casse-tête oui ou non ?

Grâce à KOKOPELLO on comprend tout !

Comment ça fonctionne ? Il y a tout d’abord LE CONSEIL, oui mais lequel ?

• LE CONSEIL EUROPEEN qui réunit à Bruxelles les 27 chefs d’état et de gouvernement au moins 4 fois par an. Orientation et Impulsion politique. Il a un Président.

LE CONSEIL de L’UNION EUROPEENNE composé des ministres des gouvernements nationaux par domaine d’action avec 70 à 80 sessions par an. Législateur et autorité budgétaire. Il a une présidence tournante en triplet par période de 6 mois

Ensuite il y a les COMMISSIONS :

LA COMMISSION EUROPÉENNE se réunit à Bruxelles au Berlaymont. Proposition et exécution des politiques européennes. Elle a une Présidente. Il y a un commissaire par état membre et par domaine de compétence. Les 27 se réunissent une fois par semaine. Chaque commissaire a une ou plusieurs Directions Générales avec 1 DG.

Ensuite le PARLEMENT :

avec 720 DÉPUTÉS en 2024, élus au suffrage universel direct sur des listes nationales. Législateur et autorité budgétaire.

Il se réunit à STRASBOURG en plénière 4 jours par mois. Le reste du temps le travail se fait dans les commissions permanentes (dans les Directions Générales pour faire avancer les dossiers) à BRUXELLES. Donc 2 « capitales » pour le Parlement. Il y a une Présidente.

Mais bien sûr, il y a aussi les Parlements nationaux. (surveillance et complémentarité)

Ils ont un média qui couvre toute l’activité de l’UE : POLITICO EUROPE

L’UE a 3 têtes en 2024 :

1-La Maltaise ROBERTA METSOLA est présidente du Parlement
2-L’Allemande URSULA VON DER LEYEN est présidente de la Commission
3-Le Belge CHARLES MICHEL est président du Conseil européen.

T’es un peu perdu ? C’est normal, mais vote quand même !

Pour en savoir plus

Lu pour vous

La Tour de Babel, Voyages au cœur du grand bazar européen

La Tour de Babel, Voyages au cœur du grand bazar européen, 2024, 184 p.

L’Europe vous intéresse, vous lisez, mais les BD c’est bien !

Antoine Angé dit KOKOPELLO (Drancy  Seine-Saint-Denis- 1991) essayiste et dessinateur de presse, fait paraître en 2024 sa bande dessinée humoristique et documentée sur le fonctionnement des institutions européennes quelques mois avant les élections européennes de juin 2024.

Accompagné de son chien, Zola, le BD reporter a parcouru huit pays de l’UE et s’est perdu dans les nombreux couloirs de ses institutions. Ses voyages le mènent d’abord à Bruxelles puis Strasbourg et Paris, Berlin, ensuite Stockholm, Tirana, Varsovie, puis la Grèce et Kiev. Il fait même un crochet par San Francisco pour suivre le commissaire européen Thierry Breton.

Commencé à la veille de la guerre en Ukraine, ce reportage drôle et instructif dresse un état des lieux des grands défis qui nous concernent tous : changement climatique, crise de l’énergie et crise agricole, menace d’ingérences étrangères et défi migratoire…

Un livre indispensable, à mettre entre les mains de tous ceux qui s’interrogent encore sur le sens et le fonctionnement de notre Europe.

La Tour de Babel, Voyages au cœur du grand bazar européen / coédition Dargaud/ Éditions du Seuil, 2024, 184 p.dans toutes les bonnes librairies !

Nane Tissot

Lu pour vous

Souvenons-nous !

J’ai fait paraître ce texte en hommage à Georges Steiner en 2021. Il me semble toujours d’actualité.

Georges Steiner, philosophe du langage, romancier et critique est décédé en 2020. Il a présenté cet essai en conférence à l’Institut Nexus à Tilburg en Hollande. Cette organisation liée à l’Université étudie le patrimoine culturel européen dans sa cohérence artistique, politique et philosophique pour une meilleure compréhension des questions contemporaines.

Même la plus spéculative des idées doit être ancrée dans la réalité, dans la substance des choses. Qu’est-ce, alors, que la « notion d’Europe » écrivait Georges Steiner dans un petit essai dense Une certaine Idée de l’Europe sorti en 2004 chez ACTES SUD.

Son livre est paru traduit de l’anglais dans la collection Un endroit où aller.

Ce terme-clin d’œil est pertinent car le texte de Steiner commence ainsi les cafés caractérisent l’Europe et il nous parle entre autres des cafés de Lisbonne, de Copenhague ou de Palerme mais aussi de Milan, de Venise, de Paris ou de Vienne et il lie à cette promenade le fait que l’Europe peut se traverser en marchant et qu’une relation féconde s’établit entre l’humanité européenne et son paysage.

Piocher dans son livre permet des définitions diverses. Le café peut-être un lieu de rendez-vous, un lieu de débat –souvenons-nous du terme bien choisi de café du commerce ; faire commerce dans le but d’échanger et de confronter idées et opinions- mais aussi un lieu de commérages. Il faut aussi un coin dans ces espaces pour la place du flâneur ou de l’étudiant avec son carnet. Il est ouvert à tous et une tasse de café, un verre de vin, un thé au rhum donnent accès à un local où travailler, rêver, jouer aux cartes, retrouver son âme-sœur ou simplement passer la journée au chaud. C’est un lieu de reconnaissance… et « une poste-restante » pour les sans-abris écrit Steiner.

Lors d’une animation de l’association Cluny Chemins d’Europe, en février 2013, le photographe invité Jean-Pierre Viguié avait proposé une recherche sur les cafés de Cluny.

1-café de la Place Bellecour à Lyon, Jacques Truphémus

Voici « La Litanie des Cafés » : à Cluny, depuis la Révolution jusqu’en 1945, c’était souvent dans les cafés que se rencontraient les gens du bourg et que s’échangeaient les nouvelles. C’étaient des lieux importants pour la vie civile.

AinsiLe Soleil Levant, Le Lion d’Or, Le Plat d’Etain, Café du Loup, Chez Maulet, Chez Charcosset, Chez Fernier, Chez Guillet, L’Abbaye, Buvette de l’Eden, Aux deux passages, Café Martel, Chez Moreau, Martin aubergiste, Chez Terrier, Chez Robin, Chez Falquet, La Renaissance, Café de l’Abbatiale, La Grenette, Le Bourgogne, Le Nord, Café du Commerce, La petite auberge, La Line, Hôtel du Commerce, Café de l’abattoir, Café de Paris, Le Comptoir de Bourgogne, Café du Beaujolais, Chez Jules, Café des Sports, Café de la Liberté, Au vin lorrain, Café du bon coin, Café Dumond, Hôtel du Cheval blanc, Les routiers, Chez Bigolet, Café de la P.V., Hôtel de la Gare, Buvette Tieche, Buvette du Père Chagrin, Le Point de Cotte.

Ils avaient tous une atmosphère et un public particulier. Certains existent encore.

Il y a eu des peintres des cafés comme Degas, Van Gogh ou Gauguin et des photographes comme Depardon. C’est le peintre Jacques Truphémus qui illustre ce texte. Né en 1922, -Steiner, c’était en 1929- il est décédé en 2017. Homme fidèle en amitié, habité par des convictions humanistes, creusant son sillon, préférant l’intime au paraître. Ses œuvres explorent tout ce qui touche aux passages -portes, fenêtres- entre les lieux et entre les êtres. La lumière forte, vive, jaune, comme dans ce café de la Place Bellecour à Lyon inonde l’espace et l’ouvre (image 1). A contrario la délicatesse des tons sourds de l’autre toile (image 2) créée la rencontre et l’échange entre la patronne et son client.

2- Jacques Truphémus

Revenons à Cluny et à ces jeunes collégiens, lycéens, étudiants à qui ce lieu vivant qu’est le café permettait et permettra à nouveau de « tchatcher, de rigoler, de boire un coup avec des potes » mais aussi de discuter et de réfléchir ensemble …à leur prochain projet Erasmus !

Nane Tissot

Lu pour vous

« Au confluent, la vie » Jean-Marie Charpentier

Au confluent, la vie Jean-Marie Charpentier, 150 p. 16,90 €. Libranova

Alors que l’Europe s’inquiète avec raison après 74 ans de paix, l’auteur nous invite à renouer avec une époque que nous croyions révolue, en nous narrant l’histoire d’Olga et de René, ses parents. Ils ont traversé un temps infiniment plus dur et plus violent que le nôtre. Olga était allemande. René, officier français originaire de Champagne, avait été prisonnier de guerre et faisait partie des troupes françaises d’occupation. Leur rencontre a lieu en 1947 au confluent du Rhin et de la Moselle, à Coblence aux trois-quarts détruite sous les bombardements des Alliés en novembre 1944.  Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous  selon la belle parole de Paul Eluard. Sans se connaître, sans se côtoyer jamais, chacun a vécu sa guerre en Allemagne. Au hasard d’une rencontre dans les décombres du pays, ils se sont fait ensemble un avenir et se sont reconstruits à la suite d’une guerre qui avait brisé leur environnement, leur famille, leur jeunesse. Deux vies, deux langues, deux pays qui se croisent, sur fond d’une histoire tragique qui les a menés à l’abîme. Un livre d’émotion et d’espérance. Quand tout est anéanti et que, malgré tout, la vie revient, le monde est un peu plus fort. Prémices de l’esprit européen qui renaissait à l’époque. Un livre sensible, fort bien documenté, journal d’un pèlerinage de mémoire qui fait revivre aussi la montée du nazisme au quotidien ; ce qui nous alerte aujourd’hui.