La paix, comment ?

La paix se forge à travers la justice, la loi, le pardon et la droiture des âmes, et ne perdure que dans les cœurs sincères et purs.
Dès l’aube des âges, les hommes m’ont cherché
Dans leur entourage, dans leurs nobles pensées.
Si vis pacem para bellum, tel est le prix,
Pour me faire rester, à travers un pays.
Durant quatre cents ans, j’eus mon apothéose,
Son nom ? Pax Romana. Jusqu’à ce que j’implose.
Car si une armée, oui, même la plus formée,
Ne pourrait suffire, pour sans fin me garder,
C’est que mon visage, prend diverses allures,
Dont toutes les formes, forgent un tout plus pur.
Ainsi, mon second visage, communautaire,
Nécessite une loi, pour exister sur terre.
D’ailleurs, comment pourrait-il en être autrement ?
Car justice sans loi, est comme engin sans plan.
Et cette justice, j’en suis le paroxysme.
C’est là mon sens, je crois, d’un certain esthétisme.
Mais prenons un exemple, et tâchons d’être clair.
Supposez un homme, qui avait une mère,
L’aimant comme il se doit, l’honorant simplement.
Mais voilà que soudain, passe un tueur sanglant
De la mère il ôte la vie, du fils la joie
Et s’en va en chantant, laissant le fils sans voix.
Comment alors, le fils, pourrait-il me trouver,
Si justice n’est faite, à l’errant meurtrier ?
Œil pour œil, dent pour dent ! Une vie pour une
autre ! »,
Du talion la loi, il se fera l’apôtre.
Mais si au fond de lui, à cet homme il pardonne,
Mon visage final, changera sa personne.
Car mon dernier pan, couronne la droiture,
Il ne peut exister, que dans les âmes pures.
Celles qui en Dieu, demeurent toujours fermes,
Qui de la vérité, font leur valeur suprême,
Celles dont les actes, les pensées et les dire,
Sur le roc se fondent, sans jamais se trahir.
Et si entre pays, dans vos sociétés,
Malgré vos actions, je ne puis perdurer.
Si j’habite vos cœurs, aujourd’hui dans ce monde,
Moi, que l’on nomme paix, j’y serai outre-tombe.
Jean-Baptiste Lentz