Lettre n° 18- Courrier du mois n°3-

La Technologie nuit-elle au vivant ?

© Louis Darpentigny
Concours d’éloquence

La technologie, tout en améliorant le quotidien humain, a des conséquences destructrices sur l’environnement, la biodiversité et les relations humaines, alimentant des conflits et des pollutions. Son avenir dépendra des choix faits pour équilibrer progrès et préservation.

Connaissez-vous la crise du cheval ? Depuis l’invention du transport motorisé, le nombre de chevaux au chômage a explosé ! Rendez-vous compte qu’ils sont passés du moyen transport préféré des Français à de pauvres lasagnes surgelées.

Cet exemple parmi tant d’autres est une parfaite illustration du dilemme auquel fait face le progrès. La technologie, censée améliorer la condition humaine, nuit-elle au vivant ? À l’instar du cheval, qui, dans notre société n’a plus d’utilité que de divertir certaines élites, est-ce que les autres formes de vie sont menacées par la technologie ?
Ce n’est pas un secret si je vous dis que la technologie dans les mains des hommes a directement ou indirectement, tué des milliards d’animaux et de végétaux. Après des millénaires de cohabitation entre les humains et le reste du monde sans aucun problème majeur, la seule invention de la machine à vapeur et ce qui en a découlé ont détruit cet équilibre pour en arriver à ce que l’on peut voir aujourd’hui.
Sommes-nous d’accord qu’il est plus aisé de déforester l’Amazonie avec des tronçonneuses qu’avec de simples haches ?

De plus, par leurs fonctionnements actuels, la majorité des technologies amènent leurs lots de problèmes. Évidemment, si je vous dis climatique, vous me répondez quoi, voiture ? Table ? Fromage ? … Non, je ne crois pas. En bon terrien pessimiste de 2025, vous me répondrez réchauffement, ça va de soi. Alors qu’au Moyen-Âge, avec les moyens d’un autre âge, cette notion n’existait même pas. Comme nous venons de le voir, la multitude de machines, allant de notre petit téléphone portable aux immenses porte-conteneurs, a toute une conséquence néfaste sur la biodiversité et donc sur la vie.

Néfaste, mais jusqu’au point de tuer ? Pensez-vous à la pauvre mouche tuée par les pesticides mis sur le pommier dont provient votre dessert favori, à l’abeille morte contre votre pare-brise tentant de traverser l’A7 un solstice d’été à midi ? Pour son profit personnel, l’homme s’est servi de la technologie pour détruire le reste du vivant. Mais il ne s’en est pas arrêté là. La violence des conflits n’a de cesse d’augmenter parallèlement au progrès technique, il est même aisé de dire que, dans le passé, les révolutions armées ont engendré les révolutions techniques qui ont changé le monde. Rendez-vous compte, la conquête romaine de l’Angleterre, qui a duré 50 ans, a fait deux fois moins de morts que les bombes nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki. Des premières massues aux drones explosifs, que ce soit pour des questions de pouvoir ou d’argent, l’homme donc toujours réussi à utiliser les technologies les plus sophistiquées pour rependre la mort, et le chaos.
En somme, que ce soit par la pollution ou encore les guerres, la technologie est le meilleur catalyseur de destruction possible pour l’homme, que celle-ci soit voulue et contrôlée ou involontaire et mondiale.

Si la technologie amène autant de problèmes, pourquoi s’en sert-on ? La planète ne serait-elle pas mieux sans un exosquelette artificiel constitué de villes, route et usines ? Peut-être, mais surtout la technologie a considérablement amélioré notre quotidien. Elle a révolutionné la communication, permettant aux individus de rester connectés malgré la distance, grâce aux réseaux sociaux et aux applications de messagerie instantanée.
La réponse que vous venez d’entendre, elle n’est pas de moi, c’est celle d’une célèbre intelligence artificielle. Elle permet donc, comme la communication à distance ou encore le transport assisté, de simplifier le confort de vie, et d’aider dans les tâches les plus pénibles. Mais cela ne s’arrête pas là ; l’inerte, le sans vie par nature qu’est la technologie, peut aider et engendrer la vie, et ce, de
tout temps. La médecine en est l’une des plus grandes réussites scientifiques, avec ses fécondations in vitro, ses vaccins, ses antibiotiques.

Mais la principale question du siècle est la suivante : la technologie pourra-t-elle aider l’humanité à réparer ce qu’elle a détruit ou faudra-t-il revenir à un âge de pierre ? Les innovations actuelles laissent entrevoir des solutions, mais elles nécessitent souvent des virages à 90°, en commençant par l’automobile et les transports. Il faut aussi se demander quel choix de solutions sera fait dans le futur, une avec de gros sacrifices efficaces sur le long terme, telles la décarbonation totale de l’industrie et une baisse probable du confort de vie, ou une solution de fortune permettant de garder le train de vie actuel sur rail comme avec de la crème solaire plus performante et des masques de respiration contre les particules fines. Dans le système économique actuel, la question se pose d’autant plus que les grands décisionnaires proposent des camions pleins de solutions, mais, bien souvent, leurs camions en restent au diesel. En effet, le profit reste malheureusement roi et le changement coûte cher.

La technologie n’est finalement que le plus grand catalyseur des actions et désirs des humains. Ses conséquences sur les vies humaines, animales et végétales dépendent à l’heure actuelle seulement de celui qui la possède, reste à voir comment cela évoluera à l’avenir.

Bastien Braize