Peut-on défendre le droit à la paresse ?

Le travail est essentiel à la société, mais épuisant et contraignant. Face à cette réalité, peut-on défendre le droit à la paresse, surtout avec l’émergence des revenus passifs et de l’automatisation ? Un équilibre doit être trouvé, où la paresse a sa place.
J’aimerais commencer, en vous posant une question. Qu’est-ce qui fait tourner le monde ? Et je vais demander aux physiciens dans la salle de s’abstenir de répondre, car je parle bel et bien du travail.
Sans travail, il n’y a pas de revenu, pas de production de biens, pas d’évolution, pas d’innovation, pas de progrès scientifique, pas de croissance économique, pas de développement d’infrastructures, pas d’amélioration des conditions de vie.
Bref. Le travail est essentiel dans le monde d’aujourd’hui, et la société le sacralise et attend de tout citoyen qu’il y participe et soit productif. Mais, il y a un problème. C’est que le travail, pour beaucoup, et ben c’est chiant.
Ça demande de l’effort, tant physique que mental, c’est contraignant et ça prend du temps. Du temps que l’on pourrait passer à faire ce que l’on aime ou à être avec ceux que l’on aime.
Mais, face à cette obligation aussi éprouvante qu’épuisante, n’avons-nous pas le droit à la paresse ? Si nous pouvions gagner notre salaire du confort de notre lit, en se prélassant sur une plage ou en festoyant avec des amis, ne serions-nous pas plusieurs à saisir cette occasion ?
Tous les matins, c’est la même histoire d’amour, mêlant douceur et amertume. La veille au soir, on s’est regardé, j’hésitais un peu, pas sûr de savoir si cela était vraiment raisonnable, mais au final on se caresse, on s’enlace, et après lui être rentré dedans, je m’endors. Je me réveille dans ses bras, tout chauds et confortables, sur un petit nuage, loin de tous les problèmes. Mais la dure réalité revient, me déchirant de ce moment de paix et de sérénité. Je dois le quitter, mon doux, mon tendre, mon lit tant adoré.
Et pourquoi ? Pourquoi est-ce que je dois me séparer de mon lit, quitter ce sanctuaire et ne pas le revoir de la journée. Un mot simple, que tout le monde connaît, le travail. Cette obligation, aussi éprouvante qu’épuisante, qui ronge notre temps et notre énergie.
Mais pourquoi le travail devrait-il me séparer de mon lit. N’ai-je pas le droit de rester avec mon bien-aimé ? Et n’avons-nous pas, tous autant que nous sommes, le droit à la paresse ?
Sans travail, il n’y a pas de revenu, pas de production de biens, pas d’évolution, pas d’innovation, pas de progrès scientifique, pas de croissance économique, pas de développement d’infrastructures, pas d’amélioration des conditions de vie. Bref. Le travail est essentiel dans le monde d’aujourd’hui, et la société le sacralise et attend de tout citoyen qu’il y participe et soit productif.
Mais si le travail était plaisant, qu’on s’y amusait, s’y épanouissait et que l’on s’y intéressait malgré la durée. Il n’y aurait pas de problèmes, ce débat n’aurait pas lieu d’être. Mais, pour beaucoup, ce n’est pas le cas. Ça demande de l’effort, tant physique que mental, c’est contraignant et ça prend du temps. Du temps que l’on pourrait passer à faire ce que l’on aime ou à être avec ceux que l’on aime.
Peut-on en vouloir à ceux, qui toute leur vie, jour après jour après jour, emballent des cartons, emboutissent des tôles, ramassent les poubelles des mêmes rues, des mêmes maisons ou restent devant leur ordinateur sans bouger de la journée ? Peut-on leur en vouloir, de vouloir du temps pour eux, de goûter à cette paresse, et de délaisser l’obligation qu’est le travail ? Si nous pouvions gagner notre salaire du confort de notre lit, en se prélassant sur une plage ou en festoyant avec des amis, ne serions-nous pas plusieurs à saisir cette occasion.
Aujourd’hui, plus que jamais, cette utopie prend forme et devient réalité. Avec les revenus passifs, des gens ont plein accès à la paresse tout en vivant des vies luxueuses. Que ce soit avec les cryptomonnaies, les réseaux sociaux ou avec l’intelligence artificielle, plusieurs aujourd’hui gagnent leur vie depuis une plage paradisiaque, avec comme unique outil leur téléphone.
Et avec les jours qui passent, cela est d’autant plus vrai. Notamment avec l’automatisation qui a facilité, voire supprimé, les emplois les plus fatigants. Mais également avec l’intelligence artificielle, où l’on observe un énorme essor dans cette technologie qui pourra nous remplacer, sur des tâches non seulement physiques, mais également intellectuelles. Imaginez un futur, où le travail n’est plus nécessaire, où tout avance tout seul, et où notre seule tâche et de profiter de notre paresse.
Bien sûr, aujourd’hui cela ne fonctionne pas comme ça. Nous sommes tous contraints à travailler, seul les plus chanceux peuvent y échapper. Mais n’y a-t-il pas un équilibre à trouver, une place à laisser à la paresse ? J’en suis certain, et ce n’est pas une histoire de pouvoir, mais bel et bien de devoir défendre ce droit à la paresse, si précieux et nécessaire.
Et c’est sur cela, cher public, que je retourne me coucher.
Merci pour votre écoute.
Mathis Brémond