L’Union européenne, une vieille dame devenue si fragile !
L’ÉTAT DE DROIT N’EST PAS UN ACQUIS : DÉFENDONS-LE !
Extraits de l’article paru dans «Sauvons l’Europe» :
www.sauvonsleurope.eu
Irène Tolleret, Vigneronne. Ancienne députée européenne Renew.
Membre du COMEX de Territoires de progrès
9 octobre 2024
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La démocratie et l’État de droit sont des biens communs européens, des principes que partagent des peuples qui ont librement choisi d’adhérer à l’Union européenne. L’État de droit est considéré aujourd’hui comme la principale caractéristique des régimes démocratiques. Au sein de l’Union européenne, il est un bien commun, choisi par des pays qui ont librement adhéré au projet porté par les différents traités constitutifs de notre Union. Même si les interprétations nationales varient autour de l’État de droit au sens allemand ou de la Rule of Law britannique,
Parmi les grands principes de l’État de droit, retenons-en trois ainsi qu’une condition sine qua non :
1/La puissance publique nationale ou européenne dans son pouvoir législatif doit respecter la hiérarchie des normes.
2/ Les citoyens sont égaux devant la Loi.
3/ La justice est indépendante.
Et ajoutons-y le pluralisme médiatique.
Condition sine qua non :
Le pluralisme et la liberté des médias sont consubstantielles à la bonne vie de l’État de droit par l’information.
C’est le cas de la Pologne avec des juges nommés par le pouvoir en place pour valider la constitutionnalité des lois, et qui valident des lois anticonstitutionnelles réduisant la liberté des femmes sur l’avortement. C’est le cas de la Hongrie ou Victor Orban, sous prétexte de lutter contre la technocratie bruxelloise, a mis en place un régime autoritaire.
Des dérives illibérales accentuées par l’IA et des intérêts privés.
Dans le même temps, en dehors du fonctionnement des États, nous assistons à une concentration problématique dans le domaine des médias ou des nouveaux réseaux d’information. À l’heure où l’intelligence artificielle est utilisée en Chine pour contrôler la population, où Elon Musk soutient Donald Trump, l’information que reçoivent nos citoyens peut être manipulée par des intérêts privés ou étrangers.
Il est inquiétant de noter que Marine Le Pen et Jordan Bardella défendent l’État de droit pour revendiquer leur capacité de gouverner en changeant l’État du droit. Ce sont les mêmes qui ont soutenu la Pologne et la Hongrie dans leurs dérives.
Aucun pays européen n’est à l’abri d’une dérive illibérale. N’attendons pas comme en Pologne que des lois ou actions publiques restreignent les libertés des femmes, des LGBTQI, des minorités. Votons pour des listes progressistes !
D’un âge certain (73 ans) quoiqu’encore respectable, souffrant de nombreux problèmes, en butte à des vents mauvais et à tant de menaces, l’Europe déséquilibrée vacille. En deux années sa santé s’est dégradée. Depuis quelques mois, de grandes voix nous alertent et les faits inquiétants se succèdent. C’est le rôle d’une Maison de l’Europe de les relayer, au risque d’inquiéter les citoyens lambda. Sur les problèmes de Défense de l’U.E. retenons les propos récents du Chef d’Etat-major des armées, de M. Draghi économiste, de Raphaël Glucksman, de D. Tusk premier ministre de Pologne… et de quelques autres.
Conclusion : la Défense de l’U.E. n’est plus comme dans les guerres d’antan un problème de mobilisation militaire face à un ennemi localisable. En 2024 elle est devenue un problème complexe. Comment gérer tant de facteurs souvent imprévisibles, en interaction constante ? Citons : le nouvel « ordre » mondial qui chamboule les règles de droit, les valeurs démocratiques et l’action diplomatique ; le décrochage économique de l’U.E. : pourra-t-elle assurer seule sa défense ? L’oubli par les jeunes des drames passés qui fondaient le projet européen ; l’hésitation des Européens à payer le prix de leur défense ; la stratégie russe de destruction de l’U.E. multipliant les menaces externes (guerre en Ukraine, propagande, manipulation des opinions publiques (Géorgie,…) et les menaces internes : cyberguerre, attentats, espionnage, etc. partis d’extrême droite… Dans le même temps l’Occident se délite et l’U.E. va à hue et à dia. La coupe est pleine ! Comment dans ces conditions, le citoyen de base peut-il, à l’intérieur de son pré carré, contribuer à « défendre » l’U.E. et ses valeurs et être artisan de paix ?
Robert de Backer – M2E