Le Pacte vert
Ce 14 juillet 2021, la Commission européenne a présenté sa feuille de route sur le climat intitulée le «Pacte vert».
Il s’agit de 12 textes législatifs (3800 pages !). C’est le projet législatif le plus important (1) jamais proposé dans le monde avec un objectif : limiter le réchauffement de la planète à 1,5° Celsius estimé actuellement à 2,7° (2).
Le calendrier est ambitieux :
- 2030, réduction de 55% des gaz à effet de serre (par rapport à 1990) (3) ;
- 2035, interdiction de la vente des véhicules à moteur thermique ;
- 2050, refonte du marché du carbone (4), avec taxe carbone aux frontières pour les importations les plus émettrices de CO2 ( aluminium, ciment, engrais etc..).
La mise en oeuvre du « Pacte vert » sera un parcours d’obstacles :
- Il y faudra l’accord des 27 Etats, l’adoption par le parlement EU. et par 27 parlements nationaux, voire régionaux, ce qui suppose des compromis et des délais, sans compter le temps de la mise en oeuvre ;
- Il faudra gérer ses effets : hausse des coûts de chauffage et de transport (routier, maritime, aérien) ; mouvements sociaux prévisibles – on se souvient des gilets jaunes – pressions des constructeurs automobiles, de la sidérurgie, etc.
Dans cette course contre le (mauvais) temps, la devise de Guillaume d’Orange « Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer » pourrait être une autre devise de l’Europe.
Voilà du pain sur la planche pour la présidence française de l’Union (1er janvier 2022) !
(1) Pascal Canfin, eurodéputé.
(2) Avec +1°C, les catastrophes se succèdent déjà, incendies spectaculaires en Californie ou en Sibérie, températures délirantes au Canada, en Sibérie, en passant par les inondations destructrices en Chine ou en Europe de l’Ouest.
(3) La neutralité carbone à l’intérieur d’un périmètre donné, est un état d’équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine et leur retrait de l’atmosphère par l’homme ou de son fait.
(4) Le marché du carbone est celui par lequel les producteurs ont la possibilité de s’échanger des droits à émettre du carbone. Le pacte vert prévoit de l’élargir aux transports et au chauffage des bâtiments.