A table ! Az asztalnál !
Connaître les Hongrois par leur histoire c’est bien, par le menu c’est plaisir ! A tout seigneur tout honneur, place au
Tokaj. Issu d’un très ancien cépage, ce « vin de sucre et de feu » proclamé par Louis XIV « vin des rois, roi des vins », fut célébré par Voltaire « breuvage ambré aux couleurs éclatantes qui tisse les fils d’or de l’esprit » !

Sa région de production au nord de la Hongrie, première région viticole délimitée de l’histoire, est classée depuis 2002 au patrimoine mondial de l’Unesco. Sec, le Tokaj accompagne divinement les poissons ; liquoreux, le foie gras et les desserts. Mais il n’a rien à faire avec le goulash, le plat national hongrois, une soupe paysanne élaborée par les bouviers (du hongrois gulyás « bouvier ») qui conduisaient leur bétail dans la grande plaine des Carpates il y a plusieurs siècles. Fait à l’origine de lard, de paprika et de boeuf gris de Hongrie, arrosé de bière, de vin rouge ou d’alcool fort, ce plat a été popularisé à partir du 18e siècle. On l’accompagne souvent de burgonya, c’est-à-dire de pommes de terre ; mais que vient faire la Bourgogne dans l’appellation hongroise de ce tubercule ? Mystère. Et le steak tartare ? Il viendrait des mongols qui mangeaient la viande crue, trop dure, des chevaux et des chameaux, qu’ils attendrissaient en la coupant en fines lamelles.
Tant serait à dire encore ! Bon appétit … en musique, à l’écoute des musiciens hongrois Liszt et Bartok et des danses hongroises orchestrées par Brahms évidemment.
RDB
Source : Laurent Aguera, Nouvelle Gazette de Hongrie, mai 2004